Syracuse

Avis des lecteurs

• En 1981, à l'approche des élections présidentielles, Primo (Pierre Niney, excellent), jeune provincial issu d'un milieu modeste, monté à Paris passer son bac, est frappé d'un complexe de classe quand il tombe amoureux d'une fille de la grande bourgeoisie. Alors qu’il loge dans une chambre de bonne, il s'invente une histoire et ment sur ses origines pour être accepté de ce milieu privilégié. Le film de Frédéric Louf est plus une éducation sentimentale qu’un récit initiatique. Car, à la fin, nulle prise de conscience, Primo n'échappe pas à son aliénation. On s’en étonne avant d’y voir un trait devenu commun. Trente ans plus tard, dans une société plus consumériste que jamais, on ne remarque même plus l'obsession de nos contemporains à afficher des signes extérieurs qui traduiraient un autre statut social. Plus besoin, comme Primo, de s'inventer un père photographe de mode à Milan, on s'achète un t-shirt de marque. Mais, comme dans le film, les privilégiés sauront toujours reconnaître les leurs au premier coup d'œil, malgré tous les efforts du vulgus pecum.

  Olivier C. - Le 09 mai 2012 à 11:35